• AFFAIRE du Docteur GODARD

     

     Yves Godard au CHR de Caen, en 1994.

     

    Affaire Godard

     

    L'affaire Godard désigne la disparition en septembre 1999 du médecin français Yves Godard, de sa seconde épouse et de leurs deux enfants. Riche en rebondissements, cette affaire d'ordre supposément criminel est l'une des plus mystérieuses de ces dernières années.

      

    Les découvertes ont été progressives : traces de sang dans la maison familiale près de Tilly-sur-Seulles au lieu-dit le pont-de-Juvigny dans le Calvados d'abord, puis départ d'Yves Godard et de ses deux enfants sur un voilier de location de Saint-Malo, quelques jours auparavant.

      

    Au cours des années suivantes ont été retrouvés sur la côte nord de la Bretagne ou en mer, un canot de sauvetage, des papiers et des cartes de crédit, le crâne d'un des enfants et enfin des ossements d'Yves Godard. Un non-lieu est rendu le 14 septembre 2012.

     

    Déroulement des événements - Disparition de la famille Godard

    Le lundi 30 août 1999, le docteur Yves Godard, médecin et acupuncteur de 43 ans, donne ses dernières consultations à son cabinet, situé au 1 boulevard Maréchal–Lyautey à Caen. Le lendemain, il annule tous ses rendez-vous, trie ses papiers à son cabinet et emmène ses enfants pêcher aux étangs de Planquery, seize kilomètres à l'ouest de Juvign.

      

    Le 1er septembre, il quitte Saint-Malo à bord d'un voilier du port de plaisance des Sablons, ponton E, accompagné de ses deux enfants : Camille (6 ans) et Marius (4 ans), son épouse Marie-France étant absente de ce voyage. Il confie au loueur du Sun Odyssey 30 Nick, voilier de 8, sa volonté d'effectuer une croisière côtière jusqu'à Perros-Guirec, avec un retour prévu le 5 septembre.

      

    Il a, au préalable, acheté à Saint-Malo, des produits de nettoyages et des serpillères qu'il laisse dans son véhicule sur le parking du port.

    Le 2 septembre, le Nick est contrôlé entre le cap d'Erquy et le Cap Fréhel par la douane. Les douaniers procèdent à un contrôle de routine du voilier et aperçoivent l'un des enfants assoupi dans le bateau. Le voilier navigue alors au moteur alors que le vent est établi. L'un des douaniers est intrigué par le comportement du médecin et vérifie son histoire auprès du loueur de Saint-Malo.

    Le voilier du docteur Godard semble ensuite rester quelques jours près de l'anse de Bréhec, entre Plouha et Plouézec, sur la côte du Goëlo. Le voilier est identifié par plusieurs témoignages à Bréhec entre le 2 septembre et le 5 septembre.

      

    Parmi eux, la vendeuse de gaufres du petit port qui reconnaît formellement le médecin caennais et ses enfants, venus lui acheter des gaufres le 3 septembre.

      

    Le lendemain, le Nick apparemment abandonné est aperçu par un couple de promeneur non loin de la pointe de Minard à Plouézec.

    La petite annexe pneumatique du Nick est récupérée par un chalutier le 5 septembre, le jour où le voilier aurait dû rentrer à Saint-Malo. Elle dérivait abandonnée à une trentaine de milles marins des côtes de l'île de Batz (Finistère). On y retrouve un blouson et un chéquier au nom d'Yves Godard[3]. Intrigués, les gendarmes maritimes de Roscoff ouvrent une enquête pour disparition inquiétante. Le 7 septembre, le docteur Godard n'est toujours pas revenu à Saint-Malo, où les gendarmes se rendent et découvrent de larges traces de sang et des doses de morphine dans le Volkswagen Combi du médecin[9].

    Cette découverte précipite les événements. Le 8 septembre, la gendarmerie procède à une perquisition dans la maison des Godard à Tilly-sur-Seulles, au hameau de Juvigny, à une quinzaine de kilomètres à l'ouest de Caen.

      

    Les gendarmes y découvrent également d'importantes traces de sang dans la chambre du couple, la salle de bain et le salon. Le 10 septembre, une information judiciaire est ouverte pour homicide volontaire à l'encontre du médecin, avec un mandat d'arrêt international. L'enquête est confiée au juge Gérard Zaug du tribunal de Saint-Mal, Le 16 septembre, le sang prélevé dans le Combi et à Juvigny est identifié comme étant celui de Marie-France Godard, que personne n'a vue depuis le 31 août.

     

    Éléments retrouvés depuis septembre 1999

    Le 16 septembre, onze jours après la découverte de l'annexe, des plaisanciers découvrent un gilet de sauvetage du Nick au large des îles anglo-normandes de Guernesey et d'Aurigny.

      

    Quelques jours plus tard, le 23 septembre, le radeau de survie pneumatique du voilier est retrouvé à moitié dégonflé sur une plage de la baie de Lyme dans le comté du Dorset. Fait inhabituel, le toit de toile du radeau a été découpé et est manquan.

    Alors qu'ils privilégiaient l'hypothèse de la fuite du médecin après l'assassinat de Marie-France Godard, ces deux découvertes sèment le trouble chez les enquêteurs français. En effet, selon les experts du service hydrographique et océanographique de la marine, il est impossible que ces éléments aient pu être retrouvés à ces endroits, dispersés par la seule force des courants ; ils ont été délibérément éparpillés. De plus, le dispositif de gonflage du radeau de survie a été arraché. Or, pour son fabricant, le radeau ne peut rester gonflé plus de soixante-douze heures sans cette bonbonne[.

    Le 16 janvier 2000, quatre mois après la disparition de la famille Godard, un sac de toile est remonté par le chalut d'un pêcheur au large de l'île de Bat. Il contient de nombreux effets personnels de tous les membres de la famille : des vêtements, les permis de conduire d'Yves et Marie-France Godard, les cartes grises des deux véhicules du couple, des chéquiers, le contenu entier du sac à main de Marie-France Godard, des jumelles et un marteau.

    Le 6 juin 2000, un coquillier ratisse la baie de Saint-Brieuc, au large d'Erquy. Au milieu de la nuit, sa drague remonte un fragment de crâne humain que les pêcheurs rejettent à l'eau. Quatre heures plus tard, ils repêchent un nouveau crâne et décident de le garder. L'analyse ADN révèle qu'il s'agit de celui de Camille, la fille du médecin[.

      

    . Les analyses des scientifiques de l'Ifremer ont démontré que le crâne avait reposé à cet endroit depuis au moins février 2000, Cela semble accréditer la thèse du naufrage – accidentel ou non – du Nick et de la mort de ses trois passagers. La zone – proche de l'endroit où le Nick a été contrôlé par les douaniers le 2 septembre 1999 – est passée au peigne fin par un chasseur de mines de la Marine nationale équipé d'un sonar sans que l'épave du voilier soit retrouvée.

    L'affaire prend un nouveau tour lorsque la carte professionnelle du docteur Godard est ramassée le dimanche 11 février 2001 par une promeneuse sur la plage de la Chapelle, sur l'îlot principal des îles des Ébihens, devant Saint-Jacut-de-la-Mer. Le 22 février, une carte bancaire au nom d'Yves Godard est découverte sur cette même plage par un habitant de Saint-Jacut. Puis, le 24 mai, des promeneurs trouvent une carte de crédit, toujours sur la plage de la Chapelle. Une fouille minutieuse de la plage par les gendarmes est ordonnée par le juge d'instruction pendant qu'un dragueur de mines sonde les environs de l'archipel, à la recherche de l'épave du Nick, le tout sans résultat. .

      

    Le 3 juin, une nouvelle carte est retrouvée par un plongeur sur le rivage de la plage. Pour les enquêteurs, il devient alors acquis que le docteur Godard a fait une halte sur cette plage et s'y serait débarrassé du contenu de son portefeuill.

      

    De nouvelles recherches sont effectuées sur la plage, notamment à l'aide d'un tracteur qui tamise le sable de la plage de la Chapelle mais aucune carte ou objet personnel du docteur Godard ou de sa famille n'est découve]. Pourtant le 31 juillet, une cinquième carte est ramassée sur la plage de la Chapelle.

      

    Toutes ces cartes sont analysées par un laboratoire spécialisé. Pour les experts de ce laboratoire, les cartes ont séjourné dans l'eau très peu de temps avant leur découverte et n'ont pas été jetées à l'eau en septembre 1999. Il est vraisemblable qu'elles ont été déposées une à une au cours des premiers mois de l'année 200. Pour les enquêteurs et l'avocat de la famille de Marie-France Godard, il faut y voir l'œuvre d'un complice qui souhaiterait faire croire à une mort accidentelle.

    Une mallette semblant appartenir à Yves Godard est retrouvée le 8 août 2003 dans la baie de Saint-Brieuc. Cependant, les enquêteurs n'ont jamais confirmé l'authenticité de la mallette, celle-ci étant probablement un canular.

    Bien réelle, en revanche, est la découverte d'ossements – un fémur et un tibia – appartenant à Yves Godard le 13 septembre 2006, au fond de la fosse des Casquets, à 70 km au nord de Roscof.

      

    Le chasseur de mines l'Aigle de la Marine nationale est envoyé dans la zone de la découverte pour essayer de retrouver l'épave du voilier, mais sans succès. La confirmation de la mort du docteur Godard éteint l'action publique à son encontre mais le mystère de la disparition de Marie-France Godard – dont le corps n'a jamais été retrouvé – et de la mort du docteur Godard et de sa fille Camille, ainsi que celle très probable de Marius, demeure : drame familial suivi d'un suicide maquillé en naufrage ou d'un accid.

      

    Le dossier judiciaire n'est donc pas immédiatement classé. Il allait l'être deux ans plus tard lorsqu'une nouvelle carte de mutuelle d'Yves Godard est retrouvée en parfait état de conservation sur la plage de la Chapelle, aux Ébihens, le 14 décembre 2008, relançant ainsi l'action de la justice.

     

    " L’affaire du Docteur Godard refait surface depuis la mystérieuse réapparition de plusieurs documents administratifs. Le médecin, son épouse et ses deux enfants avaient disparu en mer en septembre 1999 alors qu’Yves Godard était criblé de dettes. En juin 2000, des pêcheurs avaient retrouvé le crâne de sa fille Camille avant de repêcher en 2006, des ossements du docteur Godard. Ainsi, après la découverte de la carte de crédit et la carte professionnelle, c’est désormais la carte Vitale du médecin qui vient de réapparaître mystérieusement sur l’île des Ebihens dans les Côtes-d’Armor. « Manifestement, le document a été déposé là par quelqu'un. Aucune empreinte digitale ou génétique n'a été relevée » a précisé le procureur de Saint-Malo. Cette découverte obscurcit l’affaire mais ne bouleverse pas l’enquête qui sera bientôt close. "

    S.P    Le 27/01/2009

     

    Enquêtes et témoignages

    À la suite de la découverte d'importantes traces de sang de Marie-France Godard dans la maison de Juvigny, de vastes fouilles ont été entreprises dans la région pour retrouver le corps de l'épouse du médecin au cours de l'automne et de l'hiver 1999.

    Restant vaines, ces recherches s'interrompent à la mi-janvier 200,  Elles reprennent le 27 janvier 2007, un mois après l'annonce de la mort du docteur Godard. Sur indications d'une lettre anonyme, la gendarmerie fouille le débarras d'un cimetière de Lingèvres, situé à moins de 5 km du domicile des Godard. Elle retrouve des ossements que la lettre indique comme étant ceux de Marie-France Godard. Après analyse des ossements, ces os n'appartiennent pas à Madame Godard. C'est un radiesthésiste normand qui s'est réclamé être l'auteur de la lettre anonyme

    14 octobre 1999. Un hôtelier de l'île de Man affirme que le docteur Godard et ses enfants ont séjourné dans son hôtel du 7 au 14 septembre. C'est le premier d'une série de témoignages signalant la présence d'Yves Godard et de ses enfants aux quatre coins du monde. On déclarera ainsi l'avoir vu successivement sur l'île de Lewis (Écosse), en Afrique du Sud, à Miami et en Crète.

    Début mai 2000. Les vérifications faites à Madère, où Yves Godard avait ouvert un compte en banque, ne donnent rien : aucun mouvement de fonds n'a eu lieu après la disparition du médecin.

    La publication fin 2011 de L'Assassinat du docteur Godard par Eric Lemasson met en lumière une nouvelle piste, financière voire mafieuse, en s'appuyant sur une série d'assassinats autour de la CDCA (Confédération des défense des commerçants et artisans) dont Yves Godard était un membre très act.

    Non-lieu

    Le 14 septembre 2012, le juge d'instruction rend une ordonnance de non-lieu.

    Dans son réquisitoire, le parquet relève que « la seule hypothèse que l'on peut exclure est que la disparition de la famille s'explique par un simple accident de mer » et, « même si c'est la piste la plus probable, on ne peut affirmer formellement que Yves Godard est l'auteur de l'homicide, c'est un non-lieu faute de charge », selon Alexandre de Bosschère, procureur de la République de Saint-Mal.

      

    Fiction

    Françoise Chandernagor avait imaginé un feuilleton en quatre épisodes à paraître dans

    Le Figaro littéraire.

    Après la publication du premier épisode en juillet 2000, la famille de l’épouse du Docteur Godard a fait interdire, en référé, par un juge de Caen, la publication du feuilleton, en arguant le respect de la vie privée, prévu à l’article 9 du Code civil.

      

      

    sources / Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

    Affaire Godard : 13 ans après, la justice referme le dossier

    Par S.C.- Le 15/09/2012

     

      Affaire Godard 13 ans apres la justice referme le dossier

     

    Treize années que les enquêteurs tentaient de résoudre l’affaire Godard, du nom d’un médecin normand qui avait disparu avec sa famille. Ce samedi, le procureur de la République à Saint-Malo, Alexandre de Bosschère, a annoncé que le juge d’instruction, chargé du dossier depuis 1999, a rendu hier une ordonnance de non-lieu. Alors que le docteur Yves Godard était recherché pour homicide volontaire, « il reste beaucoup de zones d'ombre », a précisé le procureur.

     

      

    Les corps de son épouse et de son fils jamais retrouvés

    Yves Godard, un médecin de Caen (Calvados), sa femme Marie-France, et leurs deux enfants avaient disparu en 1999. Le 1er septembre de cette année-là, le médecin était parti en mer depuis Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) avec son fils Marius, 4 ans, et sa fille Camille, 6 ans, à bord de son voilier. En revanche, son épouse était absente du voyage. Alors que le père et les enfants ne donnaient plus de nouvelles, une enquête avait été ouverte pour disparition inquiétante.

      

    Quelques jours plus tard, les gendarmes avaient découvert des traces de sang lors d’une perquisition au domicile familial de Tilly-sur-Seulles (Calvados). Les analyses avaient ensuite prouvé qu’il s’agissait de celui de Marie-France. L’année suivante, le crâne de la petite Camille avait été repêché par un chalutier. Six ans plus tard, en 2006, un tibia et un fémur d’Yves Godard avaient été découverts en mer. En revanche, les corps de Marie-France et de Marius n’ont jamais été retrouvés.

    Dans son réquisitoire rendu public aujourd’hui, le parquet relève que « la seule hypothèse que l'on peut exclure est que la disparition de la famille s'explique par un simple accident de mer ». « Même si c'est la piste la plus probable, on ne peut affirmer formellement que Yves Godard est l'auteur de l'homicide, c'est un non-lieu faute de charge », a par ailleurs annoncé Alexandre de Bosschère, précisant que les parties civiles avaient désormais 10 jours pour faire appel.

      

      

    Sources

    http://www.elle.fr/Societe/News/Affaire-Godard-13-ans-apres-la-justice-referme-le-dossier-2177432

     

      

    L'affaire Godard vue par Jean-Pierre Beuve reporter à Ouest-France

     

    Lorsqu’il quitte le port de Saint-Malo, le 1er septembre 1999, Yves Godard, 44 ans, largue les amarres d’une vie parfois tourmentée. Fils d’un psychiatre breton, il s’inscrit à la faculté de médecine de Caen, en 1974, après des études aux Cordeliers de Dinan, l’institution des bonnes familles.

       

    «Ma mort professionnelle»

    D’emblée, le jeune médecin, jean sous la blouse blanche, marque sa différence : sa thèse, en 1984, est consacrée au traitement de la sciatique par l’acupuncture. Les autorités médicales froncent d’autant plus les sourcils qu’un hebdomadaire caennais consacre sa une au sujet. Cette publicité lui vaut ses premiers démêlés avec le Conseil de l’Ordre.

    Suivront, plus tard, une suspension et même une condamnation pénale, en 1996, pour avoir délivré lui-même des médicaments. « Ma mort professionnelle », dira-t-il. Une cassure qui l’amènera à ne plus payer ses cotisations sociales et à militer dans un syndicat classé à l’extrême droite.

    Attentif à son prochain

    Faisant preuve d’une ouverture d’esprit peu commune, il teste des traitements loin des règles officielles : astrologie médicale, instinctothérapie - qui consiste à manger de la viande crue -, présence aux côtés d’une voyante, etc. Des emballements successifs.

    Dans sa pratique quotidienne de généraliste acupuncteur, Yves Godard se montre très attentif à sa clientèle et à son prochain. Avant sa disparition, des patients parlaient déjà de lui avec émotion. La visite est gratuite pour des enfants qui partent en colo ; il accompagne des cancéreux en fin de vie à une époque où les soins palliatifs restent balbutiants.

    Côté vie privée, un charme indéniable : « J’aurais volontiers craqué pour lui », confie une élève infirmière des années 1980. Deux mariages, quatre enfants. Une vie de fin du XXe siècle avec croisières en mer et théâtre en amateur : pas du boulevard, mais des pièces d’avant-garde dans la Compagnie du clair-obscur. Un titre pour la vie d’Yves Godard.

    Jean-Pierre BEUVE.

      La maison du Dr Godard, à Tilly-sur-Seulles (Calvados). L’affaire Godard, ce sont 450 personnes entendues, 560 scellés, 450 réquisitions et cinquante commissions d’experts…

    Treize ans après la disparition de la famille normande de quatre personnes, et d’un voilier au large de la Bretagne, le procureur a demandé le non-lieu. Même s’il reste des zones d’ombre.

    Treize années de mystère. Le 1er septembre 1999, le Dr Yves Godard embarque, à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), sur un voilier loué pour cinq jours. Le lendemain, les douaniers le contrôlent en mer. À bord, se trouve aussi un enfant. On ne les reverra plus. Le 5 septembre, l’annexe est retrouvée au large de l’île de Batz (Nord-Finistère), contenant la veste et le chéquier du médecin.

    Quatre jours plus tard, les gendarmes vont relever des traces de sang dans la maison de Tilly-sur-Seulles (Calvados), où le médecin vivait avec sa famille, ainsi que dans la fourgonnette abandonnée près du port de Saint-Malo. Le sang s’avérera être celui de l’épouse : Marie-France Godard.

    L'affaire Godard vue par Jean-Pierre Beuve reporter à Ouest-France

     

     

    L'enquête aurait pu s'arrêter en 2006

    L’enquête pour homicide aurait pu s’arrêter dès 2006, après la découverte d’un tibia et d’un fémur attestant le décès de l’auteur présumé, Yves Godard, 45 ans. Le crâne de sa fille Camille, 6 ans, avait déjà été repêché en juin 2000. « Mais on espérait toujours trouver une vérité judiciaire et pouvoir apporter des explications à la famille », explique le procureur de Saint-Malo, Alexandre de Bosschère. Malgré les recherches à terre et les dragages en mer, aucune trace de Marie-France Godard, 43 ans, ni de son fils Marius, 4 ans, ni du Nick, le bateau de location de 9 mètres.

    Encore des zones d’ombres

    Au terme de l’enquête, le dossier remplit vingt-neuf tomes. En 2009, rappelle le procureur, « un nouveau directeur d’enquête a réexaminé toutes les pistes. Quatre commissions rogatoires ont ainsi été lancées, en 2010 et 2011. » Dont une pour vérifier l’hypothèse d’un lien entre la disparition de la famille Godard et la CDCA (Confédération de défense des commerçants et artisans), dont le président, Christian Poucet, a été assassiné, en 2001. Aucun lien n’a pu être établi. En définitive, reconnaît le magistrat, « il subsiste des zones d’ombre : cette demande de non-lieu est nécessairement un constat d’échec. On n’a pas la preuve formelle que le Dr Godard a tué sa femme, même si c’est l’hypothèse la plus probable. On ne peut pas non plus écarter le suicide de celle-ci. »

    Un des scénarios envisageables est un décès à l’occasion d’une dispute, Godard ayant caché son projet de départ en bateau à son épouse, qui détestait la navigation. « En revanche, il n’y a pas de possibilité raisonnable pour un simple accident de mer : trop d’incohérences. Dans les naufrages, on retrouve toujours quelque chose… Sauf si on a fermé et sabordé le bateau. »

    Corbeau non identifié

    Pour la justice, il ne fait aucun doute que les cinq cartes appartenant au Dr Godard - cartes bancaires, professionnelles… - découvertes entre 2001 et 2008, aux Ébihens (devant Saint-Jacut, dans les Côtes-d’Armor), puis une sixième quelques jours après l’annonce de la fin prochaine de l’enquête, ont été déposées par un ou des tiers. L’intention reste obscure.

    Des témoins ont cru voir Yves Godard en de nombreux endroits : en Afrique du Sud, à Miami, en Guadeloupe… La possibilité subsiste qu’il soit passé par les îles de Man et Lewis. Un « corbeau » jamais identifié a donné ces deux pistes, corroborées sur place par des témoignages. Aujourd’hui, Alexandre de Bosschère prévient : « De nouveaux courriers anonymes ou des nouvelles apparitions de documents ne suffiraient pas pour que le parquet rouvre ce dossier. »

    La demande de non lieu acceptée

    Le procureur Alexandre de Bosschère a longuement reçu vendredi après midi l’avocat de la famille de Marie-France Godard-Legraveran, et de ses enfants. Ils ont accepté de renoncer au délai légal d’un mois pour formuler d’éventuelles observations. La juge d’instruction Anne-Laure Maduraud a ensuite prononcé un non lieu clôturant la procédure d’homicide. Il reste encore un délai théorique (mais improbable) de 8 jours à la partie civile pour faire appel.

    Gérard LEBAILLY.

      

      

    Ce dossier judiciaire hors normes représente les chiffres suivants :

    Une dizaine de magistrats en treize ans

    Jusqu’à 40 gendarmes mobilisés par la cellule Godard

    84 commissions rogatoires dont 18 CR Internationales

    450 personnes entendues, une soixantaine de sites fouillés autour de Tilly-sur-Seulles

    450 réquisitions (communication de fadettes téléphoniques, documents bancaires, analyses d’ADN ou de toxicologie)

    50 commissions d’experts (études graphologiques, et d’ADN)

    560 scellés (dont une partie occupe une pièce au sous-sol du tribunal).

    LIRE

    Dr Godard : un médecin à part entière, entièrement à part

    Chronologie. Pour mieux comprendre l’affaire

    Le jour où les ossements du docteur Godard ont été repêchés

      

      

    Pourquoi le docteur Godard voulait-il disparaître de la circulation

    en septembre 1999 ?

     

      Il y a douze ans, le Dr Godard (g) disparaissait avec ses enfants... Deux ans après, Christian Poucet (d) était assassiné.

    Il y a douze ans, le Dr Godard (g) disparaissait avec ses enfants... Deux ans après, Christian Poucet (d) était assassiné. (AFP ET B. V.)

    Dans un livre, Éric Lemasson a établi le lien entre la disparition à Caen, en 1999, du Dr Yves Godard et de ses enfants, et l’assassinat de Christian Poucet dans l’Hérault, en 2001.

      

      

    Pourquoi le docteur Godard voulait-il disparaître de la circulation en septembre 1999 ?

     

    Refaire sa vie ailleurs, c’était un vieux rêve qui habitait depuis longtemps ce médecin.

      

    En 1999, il est acculé financièrement, aux abois, en échec : il va se préparer très secrètement, pendant de longs mois. C’était un projet solitaire, sa femme n’était au courant de rien. Son projet était de disparaître en laissant derrière lui des indices faisant croire à un naufrage.

    Qu’est-ce qui a perturbé son plan ?

    Il a mis de côté de fortes sommes, loué un bateau, préparé son départ avec des gens pour organiser la disparition de son voilier. Ce qu’il n’a pas prévu, c’est le problème avec sa femme, quand il lui a parlé de son départ, la veille au soir. Soit ils se sont bagarrés, soit il l’a tuée, soit elle s’est suicidée : je suis convaincu que c’est lui qui a fait disparaître son cadavre. Cet événement a compliqué sa tâche : je crois qu’il n’avait pas prévu de partir avec ses enfants, Marius, 4 ans, et Camille, 6 ans.

    Comment en arrive-t-on au Comité de défense des commerçants et artisans (CDCA) ?

    Les enquêtes menées à Saint-Malo se sont très tôt intéressées à la CDCA, dont le Dr Godard était membre. Dès mai 2000, des enquêteurs, à la demande du juge, sont venus à Baillargues (Hérault) interroger, dans ses bureaux, Christian Poucet, ainsi que Maria Mendes, sa collaboratrice à Madère, et ordonner des investigations financières sur la façon dont ce syndicat organisait l’évasion fiscale et les délocalisations d’entreprises à l’étranger. Cette piste est restée sans lendemain. Il y avait d’autres pistes plus séduisantes, comme le drame familial ou la secte. Les enquêteurs se sont heurtés aussi à l’impossibilité matérielle de remonter les comptes de Godard, à cause d’une inondation des archives d’une banque de Caen.

      

    Pourquoi Godard est-il devenu l’homme à abattre pour certains dans l’entourage de la CDCA ?

    Godard faisait partie, comme des centaines de petits commerçants ou d’artisans, de ceux qui ont été floués dans l’aventure. Pour lui, les sommes en jeu étaient importantes, estimées à 3 MF (450 000 €), et il a voulu les récupérer. C’est ce que l’on comprend quand on étudie son itinéraire après son départ en bateau, et notamment son passage par l’Ile de Man, un paradis fiscal où étaient basées certaines sociétés proches de la CDCA. Je pense que quand il a compris que son argent avait disparu, il a secoué le cocotier, et que c’est pour ça qu’il a été tué.

      

    Où est le lien avec l’assassinat de Christian Poucet ?

    Les gendarmes ont fait état de confidences qui ont relancé, en 2009, l’intérêt porté à la piste CDCA. Il s’agit d’éléments recueillis en 2004 par les policiers montpelliérains auprès d’un témoin, au Brésil, et qui n’ont pas été transmis à l’époque aux gendarmes. Ce témoin a apporté un éclairage sur l’assassinat de Poucet et a parlé aussi d’un médecin français et de ses enfants.

      

    Cet élément semble fortement contesté à la PJ de Montpellier ?

    Avoir caché ces éléments sur l’affaire Godard, c’est quelque chose d’inavouable. Mes sources sont de première qualité, du béton.

    Pourquoi la justice de Saint-Lô ne s’est-elle pas intéressée à ce témoin brésilien ?

    Je n’ai pas les réponses. Les aléas de l’organisation judiciaire ont joué : en juillet 2009, l’équipe d’en- quêteurs a été dispersée et un nou- veau juge a dû reprendre à zéro.

      

    Pensez-vous que l’on connaîtra un jour la vérité sur la mort du Dr Godard et de ses enfants ?

    Au minimum, on ne pourra plus envisager cette affaire de la même façon, comme un simple drame familial. Il faut absolument la lire à travers le prisme des liens entre Godard et la CDCA. Je comprends que mon livre provoque quelques turbulences, mais je ne souhaite pas polémiquer, plutôt insister sur l’intérêt qu’il y a à relancer des enquêtes non élucidées.

      

    “L’Assassinat du Dr Godard”, Eric Lemasson, Les Arènes, 362 pages, 18,80 €

     
    YVES GODARD, corps et biens

    Le 1er septembre 1999, le Dr Yves Godard, 44 ans, embarque avec ses deux enfants, à Saint-Malo, sur le Nick, un voilier de neuf mètres loué pour cinq jours. Le 5 septembre, l’annexe du bateau est découverte à Roscoff. Le 7, les gendarmes trouvent des traces du sang de Marie, l’épouse du docteur, dans le fourgon laissé à Saint-Malo, puis dans la maison du couple.

    Plus tard, un gilet de sauvetage, un radeau de survie sont découverts en Manche et sur la côte anglaise. En octobre, des lettres anonymes signalent la présence de Godard et de ses enfants sur l’Ile de Man, puis aux îles Hébrides, pré-
    sence confirmée après coup par des témoins. En janvier 2000, un chalutier remonte au large de l’île de Batz un sac contenant des documents de la famille Godard. En juin 2000, le crâne de Camille est repêché au large de Saint-Brieuc.

    À partir de 2001, des cartes de crédit ou d’assurance du Dr Godard vont successivement réapparaître sur un îlot proche de Bériac-sur-Mer, où Yves Godard, enfant, passait ses vacances ; la dernière émergeant en 2008, soit un an après la découverte, en Manche, d’un tibia et d’un fémur identifiés par l’ADN comme étant ceux de Godard.

    CHRISTIAN POUCET, criblé de balles

    Le 29 janvier 2001, Christian Poucet, 44 ans, est criblé de balles de gros calibre par deux tueurs cagoulés dans ses bureaux de Baillargues (Hérault). Personnage sulfureux, Christian Poucet avait été l’un des leaders du Comité de défense des commerçants et artisans (CDCA), devenu européen (CDCAE) en 1992.

    Usant de la manière forte, l’organisation incitait ses adhérents au boycott des cotisations sociales, au profit d’assurances privées installées dans des paradis fiscaux, et contrôlées par la CDCAE. En 2001, Midi Libre et le Diario de Noticias, quotidien portugais, ont publié le témoignage du garde du corps brésilien d’une femme d’affaires portugaise, affirmant qu’elle était à l’origine de ce crime.

    Une mort qui aurait été déclenchée par une rivalité exacerbée entre ces deux personnages pour le contrôle de l’argent géré par ces sociétés offshore. L’enquête sur cet assassinat est toujours en cours à la PJ de Montpellier.

     

     

     

     http://www.midilibre.fr/2011/10/12/godard-poucet-deux-morts-liees,401423.php

     

      

      

    Le docteur Godard assassiné par des membres de la CDCA ?

     

     Le docteur Godard, peu avant sa disparition.

    Le docteur Godard, peu avant sa disparition. (D.R.)

      

      

    Le reporter et documentariste Eric Lemasson a publié jeudi un livre sur l'affaire Godard dans lequel il soutient que le médecin et ses enfants ont été assassinés, après une fuite à l'étranger qui a mal tourné, a indiqué l'éditeur de l'ouvrage, Les Arènes.

    Selon l'auteur, le docteur Godard avait préparé son départ sur un voilier de location pendant de longs mois, sollicitant un "réseau à l'étranger lié au syndicat de petits commerçants" CDCA, et confiant ses économies à "ce réseau d'évasion financière et fiscale", explique l'éditeur.

     

    Assassiné par ceux qui l'avait été à s'enfuir

    Après sa fuite, il "tentera en vain de récupérer son argent d'île en île, et de paradis financier en paradis financier", avant d'être "assassiné sur ordre de ceux qui l'avaient aidé à s'enfuir", indique-t-on de même source. Interrogé mercredi par le quotidien Ouest-France, l'avocat de la famille de Marie-France Godard (épouse du docteur Godard, dont le corps n'a jamais été retrouvé) a exprimé son scepticisme sur cette thèse.

    "Les investigations sur un lien possible avec la Confédération de défense des commerçants et artisans n'ont rien donné même si l'un des enquêteurs s'est longuement penché sur cette partie du dossier", déclare-t-il au quotidien. Le parquet, joint jeudi, n'a pas souhaité communiquer sur l'enquête et sur le livre d'Eric Lemasson.

      

    Disparu mystérieusement depuis 1999

    Le docteur Yves Godard a disparu en 1999 avec sa famille dans des conditions jamais élucidées. Installé dans le Calvados, ce médecin acupuncteur de 44 ans, alors criblé de dettes, s'était volatilisé avec ses deux enfants de 4 et 6 ans et sa femme, début septembre 1999.

    Seuls des ossements du docteur Godard, recherché pour homicide volontaire sur son épouse, et de sa fille, Camille, ont été retrouvés au large de la Bretagne.

     

     

     

    Assassinat de Christian Poucet : la PJ repart enquêter à Madère

    (sources Midi Libre avril 2012)

     

     

    Christian Poucet, assassiné en janvier 2001. Un mystère judiciaire.

    Christian Poucet, assassiné en janvier 2001. Un mystère judiciaire. (Photo B. VEDEL)

     

      

      

    Dernier soubresaut procédural ou véritable avancée judiciaire ? Des enquêteurs du Service régional de police judiciaire de Montpellier se sont rendus cette semaine à Madère, au large du Portugal, afin d’y procéder à des auditions, onze ans après un crime retentissant.

      

    En 2001, Poucet était abattu de plusieurs balles

    Le 29 janvier 2001, Christian Poucet, 45 ans, le sulfureux leader du Comité de défense des commerçants et des artisans européens (CDCAE), était abattu de plusieurs balles de 11.43 dans ses bureaux de Baillargues (Hérault) par deux tueurs cagoulés. Une exécution en forme de contrat, dont la PJ recherche depuis les commanditaires et les exécutants.

    Une tâche difficile au vu de la personnalité contrastée de Christian Poucet. Libertin, gros joueur au casino, l’homme avait bâti une organisation complexe, incitant ses milliers d’adhérents à ne pas payer les cotisations sociales obligatoires. En échange, via une myriade de sociétés basées dans des paradis fiscaux, le CDCAE fournissait des assurances privées, brassant ainsi de colossales sommes d’argent.

      

    La piste de Madère

    En janvier 2002, Midi Libre et le journal portugais Diario de Noticias publiaient des articles orientant l’enquête vers l’île de Madère, où étaient basées certaines des sociétés de la galaxie CDCAE. Selon le témoignage d’un Brésilien, l’assassinat aurait été commandité par une femme gérant les affaires du CDCAE sur place et par son compagnon, moyennant 150 000 €. Motif : un conflit financier exacerbé avec Poucet.

    Dix ans après, le juge montpelliérain chargé du dossier vient de délivrer une commission rogatoire internationale pour entendre à nouveau le couple soupçonné. Seul l’homme a été interrogé, en présence de son avocat, la femme d’affaires étant en déplacement.

     

    Bien des interrogations

    L’avenir dira si le juge dispose d’assez d’éléments pour mettre en cause les personnes soupçonnées, qui nient toute implication dans le crime. Un crime qui continue à susciter bien des interrogations : la publication récente d’un livre établissant un lien avec l’affaire du Dr Godard, hypothèse jugée peu crédible par les enquêteurs, en est l’illustration. 

     

    Le jour où les ossements du docteur Godard ont été repêchés [Vidéo]

    Faits diverssamedi 15 septembre 2012

      

      

    Article OUEST-FRANCE (15 septembre 2012) 

      

    Fin septembre, au large de Roscoff, un pêcheur a remonté des ossements. Ils appartiennent au médecin caennais disparu en 1999.

      

    SAINT-MALO. - Sept ans après, l’affaire Godard rebondit. Et c’est encore la mer qui a livré des indices, qui semblent, cette fois, déterminants. Hier, le procureur de la République de Saint-Malo, Jean-Luc Desport, a annoncé que des restes appartenant au docteur Godard avaient été découverts au large du Finistère.

    Le 16 septembre, dans l’après-midi, le At-Fyl, un fileyeur, se trouve au milieu de la Manche, à environ 74 km des côtes, lorsqu’il remonte des ossements dans ses filets. Intrigué, le patron du bateau, Yvon Caroff, décide de les conserver. Il reconnaît qu’il ne « s’est pas précipité » : le 11 octobre seulement, ce fémur et ce tibia sont confiés à la gendarmerie, qui décide de les faire analyser par un labo de Nantes. Les résultats sont tombés ces jours-ci. Il aura fallu attendre deux mois, « car une telle expertise demande du temps », précise le procureur.

      

    « Un ADN cellulaire extrait de l’un des deux os, le tibia, a été identifié comme étant celui du docteur Godard », révèle Jean-Luc Desport. « La fiabilité d’une telle analyse est très importante. Elle ne laisse que peu de doute » sur l’identité de la personne. Néanmoins, l’actuel juge d’instruction prévoit de nouvelles investigations. Une expertise complémentaire va être effectuée dans les prochaines semaines, pour confirmer ces premiers résultats.

      

    MANCHETTE OUEST-FRANCE

      http://upload.ouestfrance.fr/ouest-france.fr/pdf/godard.pdf

     

    La justice s’apprête à refermer le dossier Godard. Après treize années de mystère autour de la disparition de cette famille caennaise au large de la Bretagne, le procureur de Saint-Malo demande le non-lieu. Retour sur plusieurs années d’une affaire judiciaire hors-norme.

     



    1999

    1er septembre : départ de Saint-Malo à bord du Nick. (1)

    2 septembre : une vedette des douanes voit Godard et un enfant à bord du Nick (2)

    5 septembre : découverte de l’annexe du voilier loué par le docteur Godard. À l’intérieur, la veste et le chéquier du médecin. (3)

    17 septembre : découverte d’une brassière au large de la Hague (4)

    23 septembre : découverte d’un radeau de survie (5)

    2000

    16 janvier : un chalutier ramène un sac contenant des vêtements, des objets et des papiers personnels de la famille Godard. (6)

    6 juin : des pêcheurs remontent dans leur chalut le crâne de Camille, fille du docteur Godard. (7)

    2001

    Cette année-là, quatre documents appartenant au docteur Godard sont retrouvés à Saint-Jacut. (8)

    11 février : sa carte professionnelle retrouvée sur la plage des Ébihens.

    22 février : un document d’opposition bancaire

    24 mai : une carte bancaire découverte par un plongeur par trois mètres de fond.

    31 juillet : une carte d’adhérent à un organisme de crédit est retrouvée sur la plage

    2003

    8 août : une mallette est retrouvée par un pêcheur en baie de Saint-Brieuc. Le nom du docteur Godard serait inscrit au feutre à l’intérieur. (9)

    2006

    16 septembre. Un fileyeur de Roscoff repêche des ossements qui s’avéreront appartenir au docteur Godard. (10)

      

      

    Zones d’ombre

    Par ailleurs, une exploration de la zone est envisagée avec le concours de la Marine nationale, afin d’y retrouver peut-être l’épave du Nick. Le Nick, ce voilier loué à Saint-Malo, en août 1999, à bord duquel le docteur Godard avait été vu pour la dernière fois. Au large de Roscoff,

      

    « les fonds atteignent 80 à 90 m de profondeur. Pas question d’y envoyer des plongeurs, il faut des moyens lourds. On espère que la Marine voudra bien nous prêter un chasseur de mines, comme en 2000 ».

     

    Si la contre-expertise confirme que les ossements sont bien ceux du médecin normand, la justice pourra-t-elle mettre un point final à cette affaire mystérieuse ? « L’action publique à l’encontre d’Yves Godard se trouvera éteinte », résume sobrement le procureur. L’affaire n’est pas classée pour autant. De nombreuses zones d’ombre subsistent. Comment le docteur Godard a-t-il disparu ? A-t-il volontairement sabordé le voilier ou a-t-il été victime d’un accident ? Sa femme et ses deux enfants ont-ils sombré dans le naufrage ou ont-ils été les victimes d’un geste de folie ?

      

    Olivier BERREZAI.

     

     

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    coco blanc
    Samedi 1er Décembre 2012 à 17:25

    époustouflant.....  enchanté....   quel boulot,  ma petite Dona.... J AIME

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