• AFFAIRE SIMONE WEBER

     

     

    l'affaire Simone Weber.


     

      

    Ses origines

    Simone Weber naît en 1929 d’un père mécanicien et d’un mère ouvrière. Elle a quatre ans quand ses parents se séparent deux de ses frères et sœurs sont confiés à leur mère, elle et sa sœur à leur père. Celui-ci refait sa vie et sa belle-mère tiendra une place très importante dans sa vie. C’est de cette époque que date la très forte complicité entre Simone et sa sœur Madeleine. Celles-ci épouseront même deux frères, les Thiot. Avec son mari Simone aura cinq enfants mais celui-ci boit et elle finit par le mettre à la porte.
     

    Pour survivre elle enchaîne les emplois de fortune dont la création d’un journal gratuit.

    Celle-ci vit surtout dans le mensonge se prétendant aide-soignante ou bien professeur de philosophie. La vérité se situe ailleurs : elle retape des voitures d’occasion à la limite de la légalité.

    En 1968 intervient le premier grand drame de sa vie, elle perd sa fille Catherine suite à un overdose de Théralène. Négligence, accident ou suicide? Le mystère reste entier en tout cas Simone commence à changer. Elle pense que les institutions sont liguées contre elle et s’engage dans le combat Maoïste. C’est alors que survient le décès de son second fils qui se suicide d’une balle en plein cœur au service militaire à 22 ans.

     


     

    A la fin des années 70, Simone épouse Marcel Fixard, un militaire à la retraite, celui-ci est veuf sans enfant et vit dans sa maison près de Nancy. Simone est tout d’abord engagée comme dame de compagnie auprès du vieil homme de 81 ans. Quelques mois plus tard, ils se marient dans le plus grand secret à Strasbourg à 100 km de Nancy.

    Ce mariage surprend tout leur entourage car personne n’était au courant. Trois semaines plus tard Marcel décède malgré sa réputation de santé de fer.



    L'affaire Hettier

    En 1982, elle rencontre Bernard Hettier mais la liaison se termine rapidement celui-ci se sentant persécuté, allant même jusqu‘à tenter de le droguer. Fin Juin 1985, la fille de Bernard Hettier est inquiète, elle n’a pas de nouvelles de son père depuis plusieurs jours et n’arrive pas à le joindre. Elle se rend à son domicile mais toujours pas de réponse. L’apercevant, les voisins s’approchent et lui racontent qu’ils ont vu le 22 juin au matin Simone Weber guetter Bernard Hettier, ceux-ci ont une violente altercation et s’en vont chacun de leur côté avec leur voiture.

    Le soir même, la nouvelle amie de Bernard reçoit un appel lui disant que celui-ci ne viendra pas. Comme il avait prévenu que s’il lui arrivait quelque chose de se rendre chez Simone Weber, le fils de sa nouvelle amie, Didier Nuss, se rend chez cette dernière.

    Il sonne, pas de réponse. Mais il aperçoit la voiture de Bernard de l’autre côté du trottoir. Lorsque Didier Nuss revient le jour suivant celle-ci ne s’y trouve plus. Il se décide donc à alerter les sœurs Hettier qui se rendent chez Simone Weber et exigent de visiter l’appartement. Celui-ci est très peu éclairé mais elles ne voient rien de suspect à part un amont impressionnant de sacs poubelles dans un placard et la cuisine inondée à la suite d’une fuite de machine à laver. Simone jure ne pas avoir vu Bernard Hettier depuis le matin du 22 juin.
     

    Une semaine après sa disparition, sa fille se décide à aller voir la police mais sa requête n’est pas prise au sérieux. Elle publie tout de même un avis de recherche dans la presse et commence à mener l’enquête seule. C’est alors que le disparu donne signe de vie, son employeur reçoit un arrêt de travail et prévient la famille. Toutefois le document semble suspect :des informations manquent, le numéro de sécurité sociale est faux et surtout le médecin l’ayant examiné se situe en banlieue parisienne. La personne examinée est un homme jeune et il s’agit en vérité du gendre de Simone Weber. Tout est mis en œuvre pour faire croire qu’il est encore vivant.


    L'enquête

    Deux semaines après sa disparition, l’information judiciaire est ouverte pour séquestration. Toutefois, le juge Thiel, surnommé le « shérif » attend quatre mois avant d’interroger Simone Weber. Sur le terrain, deux policiers commencent à la suivre et sont surpris par les habitudes de celles-ci qui essaye de leur échapper, passe des coups de fils dans des cabines le pleine nuit…

    Ils se sentent même surveillés par elle. C’est à ce moment de l’enquête qu’intervient le témoignage des voisins du dessous. Le soir du 22 juin ils entendent un bruit sourd comme celui d’un corps qui tombe. Puis une machine se met en route avec le bruit d’un aspirateur mais qui ne se déplace pas. Ensuite, la cage d’escalier s’allume et par le Juda la voisine aperçoit Simone descendre plusieurs sacs poubelles qu’elle charge dans sa voiture. Trois jours plus tard, elle voit des sacs sur le trottoir dont s’échappe du sang.
     

    Cependant il n’existe toujours pas de preuves matérielles et les enquêteurs se mettent à la recherche de la voiture. Ils commencent par mettre sur écoute la ligne téléphonique de Simone mais aussi Madeleine. Au début, rien de suspect, cette dernière donne les bons résultats du loto à sa sœur mais parmi eux certains dépassent 49 et d’autres sont répétés plusieurs fois. Ils se rendent compte qu’ il s’agit en fait d’un numéro de cabine au pied de l’immeuble de Madeleine. Ils découvrent alors des conversations énigmatiques au sujet d’une certaine « Bernadette » à qui il faut payer la pension et trouver une nouvelle école.

    En fait la « Bernadette » en question est la voiture de Bernard Hettier et cette écoute leur permet de découvrir la cachette de la voiture dans un parking cannois. Début novembre 1985, Simone demande à Madeleine de faire disparaître des pièces à conviction comme le carnet de chèque et le passeport de Bernard Hettier. Les policiers se décident à les arrêter.


    L'arrestation

    Le 8 novembre 1985, elles sont donc arrêtées simultanément et les policiers pensent les faire avouer dans les 48 heures. Dans l’appartement de Madeleine on trouve des documents accablants comme la carte grise du véhicule, les clés ou le pass du parking.

    Cependant Madeleine n’avoue pas et ne s’explique pas la présence de ces documents chez elle. Elle tient tête mais face à la voiture elle admet rendre service à Bernard Hettier pendant son absence pour ne pas que sa voiture soit volée. A Nancy, les policiers découvrent des armes et des documents anciens dans l’appartement de Simone.

    Au bout de 24 heures, Simone soutient qu’elle n’a revu ni Bernard ni la voiture mais elle ne sait pas que Madeleine a avoué. Au bout d’une trentaine d’heures, elle avoue pour la voiture mais donne le même alibi que sa sœur. Elles sont toutes deux incarcérées à Nancy, Simone pour assassinat et Madeleine pour complicité.
     

    Ils découvrent ensuite que la personne qui a prévenu l’amie de Bernard Weber le soir du 22 juin n’est autre que le cousin et l’homme de main de Simone, Roger Lapierre. Comment peut-elle savoir dès le 22 juin que Bernard Weber ne rentrera pas? Dans la voiture de Simone, on découvre une meuleuse à béton , louée le 21 juin et restituée trois jours plus tard. Les enquêteurs découvrent en plus chez elle des documents suspects : des tampons humides dans la cocotte minute, des timbres de Mairie et des blocs d’ordonnances de différents médecins.

    C’est alors que ressurgit son premier mariage et la mort soudaine du « jeune marié ». Le juge décide d’exhumer le corps mais les analyses ne peuvent donner aucune réponse certaine. Il découvre en tout cas que la personne avec qui Simone s’est marié ne correspond pas à la description physique de Marcel Fixard et des ordonnances falsifiées.

    En tout cas le mobile est clair, il s’agit de l’appât du gain car Marcel Fixard possédait une maison et n’avait pas d’héritier. Ils soupçonnent en plus Simone d’avoir rédigé un faux testament en sa faveur.


    Le mystère de la valise et du tronc

    Pendant ce temps la fille de Bernard Hettier continue l’enquête et trouve un témoin qui lui avoue avoir vu Simone Weber à côté du canal de Fougues à la fin du mois de juin vers 4 ou 5 heure du matin. Le juge décide donc de faire assécher le canal sur 2 km, ils retrouvent deux disques de meuleuse mais ne correspondant pas au modèle loué, c’est une nouvelle déception.

    A 350 km de là, un pêcheur remonte une valise énorme d’où sort une odeur nauséabonde, fermée par une ceinture et un parpaing . Il demande de l’aide pour la sortir de l’eau et appelle les gendarmes. Ils l’ouvrent et découvrent des sacs poubelles et à l’intérieur un tronc humain. Le cadavre ne correspond à aucun disparu de la région et le mystère reste entier pendant neuf mois. Les résultats de l’autopsie révélant qu’il s’agit d’un homme d’une cinquantaine d’années attirent l’attention du juge.
     

    En comparent une radio du dos du tronc et une radio de Bernard Hettier, les médecins constatent des similarités troublantes mais le doute reste permis. Cependant, une nouvelle piste s’ouvre à aux car ils trouvent des gouttes de peinture bleue sur le parpaing et en l’analysant, ils découvrent la même composition que celle utilisée dans la maison de Simone Weber. L’affaire Weber sera également un étrange face à face entre le juge et l‘accusée.

    Il se feront face à plus de 75 reprises. Celle-ci sera en outre une dévoreuse d’avocats, plus de 25 pendant toute l’instruction, parmi lesquels le célèbre Maître Vergès.

     




    Le Procès

    Le procès commence en Janvier 1991 pour une durée de six semaines. Simone Weber est poursuivie pour 13 chefs d’inculpation. En chemisier blanc avec une croix autours du coup celle-ci offre le visage de l’innocence. A la grande surprise de la famille, elle prend en main le procès récuse du doigt les jurés qui ne lui plaisent pas, injurie les témoins…

    En fait les juges la laissent déraper. A l’heure du verdict celle-ci est victime d’un faux malaise et n’entend donc pas la décision finale. Elle est condamnée à 20 ans de réclusion pour meurtre passionnel sans préméditation mais est acquittée pour le meurtre de Marcel Fixard. Elle apprend ce verdict sur son lit d’hôpital. Sa sœur est condamnée à 18 mois de prison ferme. Simone Weber est sorti en 1999 après 14 ans de prison et a rejoint sa sœur à Cannes. Elle clame toujours son innocence, pour elle, Bernard Hettier est toujours vivant.

     

    sources

    http://universalis.forumactif.fr/t1261-les-grandes-affaires-criminelles

     

     

     

    Simone Weber, tour à tour la « bonne dame » ou « la diabolique » de Nancy, est un cas fascinant dans l’univers du crime français.

    Empoisonneuse, elle a toujours nié ses crimes.

     

     

    simone-weber-6Maître Alain Behr, de retour il y a quelques années pour l’Est Républicain sur les lieux supposés du crime de Simone Weber, à Nancy, ne reconnaissait plus les lieux. « Je me souviens d’un transport sur les lieux ; ici, en été qui contrastait terriblement avec le cadre criminel de l’affaire par son caractère paisible. Simone Wéber, extraite de cellule, cueillait des fruits sur un arbre dans une sorte de parenthèse onirique ».

    Prosaïquement, le juge Thiel et les policiers étaient à la recherche d’éléments matériels qui puissent accrocher la bonne dame de Nancy au meurtre de Bernard Hettier.

    Le quinquagénaire, marié deux fois, père de quatre enfants s’est volatilisé le 22 juin 1985.

    « Des ivrognes »

    Les soupçons se sont rapidement portés sur Simone Wéber, femme d’âge mur tombée amoureuse de Bernard Hettier quelques mois auparavant. Elle se défend d’avoir été sa maîtresse, mais aux dires des proches du disparu elle l’a harcelé, épié et jalousé au point de se glisser dans sa maison de la banlieue nancéienne… Des témoins assurent avoir entendu une violente dispute le matin du 22 juin « des ivrognes », rétorque-t-elle aujourd’hui encore. Les voisins d’un des deux appartements de Simone Wéber, avenue de Strasbourg à Nancy, jurent avoir aperçu le même jour Bernard Hettier entrer chez elle sans jamais le voir ressortir. Ils évoquent un bruit sourd dans la nuit puis le ronronnement d’un appareil électrique en marche. Plus tard, ils sont certains d’avoir surpris la bonne dame transporter un gros sac plastique dans sa voiture puis une quinzaine d’autres, plus petits, dont certains dégageaient une odeur âcre…

    Simone Wéber a bien loué quelques jours auparavant une meuleuse à béton. Ennuyeux : on retrouve le véhicule de Bernard Hettier à Cannes, muni de fausses plaques dans un box loué sous une fausse identité par la dame… Chez elle, les enquêteurs mettent la main sur des chéquiers au nom du disparu ainsi qu’une 22 long rifle.

    Second meurtre

    Le juge Thiel, son « poussin », ou le « bandit », selon son humeur, la suspecte bientôt d’avoir aussi empoisonné Marcel Fixard, octogénaire domicilié à Rosières-aux-Salines. En 1980, elle a épousé cet adjudant-chef de la coloniale à la retraite, en grande discrétion à Strasbourg. L’homme, réputé pour sa santé de fer, est décédé 20 jours plus tard d’une crise cardiaque, léguant tous ses biens à Simone Wéber…

    Le magistrat fait exhumer le corps, persuadé qu’il a ingéré à son insu de la digitaline. Rien ne sera prouvé et de ce chef, elle sera acquittée.

    Au terme d’un procès-fleuve de six semaines, le 28 février 1991, Simone Wéber est condamnée à 20 ans de réclusion pour le meurtre de Bernard Hettier et accessoirement pour le vrai-faux mariage avec Marcel Fixard. « Aucune preuve matérielle n’est jamais venue corroborer la théorie de l’accusation. Mais il était impensable de l’acquitter judiciairement après une instruction de 6 ans », persiste et signe aujourd’hui encore Me Behr.

    14 ans de prison

    Après 14 ans de détention, elle en a accompli 6 en provisoire, ce qui est énorme à l’époque, Simone est libérée du centre de détention pour femmes de Rennes. Me Alain Behr, l’attend. Il l’emmène à l’aéroport à Paris où Simone Wéber, 69 ans, prend un avion pour Cannes où elle a décidé de s’installer.

    Ultime clin d’œil ? Elle choisit un billet d’avion sur Air Liberté.

     

     

     

     

    « Faites entrer l'accusé - Nadine et Jérome, meurtre en Famille.PAUL LEFEVRE »
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