• JFK, Ava Gardner, Lucky Luciano, Sammy Davis Jr... dans Sinatra et la mafia

     

     

     

    JFK, Ava Gardner, Lucky Luciano, Sammy Davis Jr...

    dans Sinatra et la mafia

     

     

    ACH003310561.1362459569.580x580D'un côté Lucky Luciano, Sam Giancana, Franck Costello, les frères Fischetti, Johnny "Handsomme" Roselli, Willy Moretti, Mickey Cohen... De l'autre, Ava Gardner, Marlene Dietrich, Grace Kelly, Lana Turner, Marilyn Monroe, Kim Novak...

     

    Au milieu, Franck Sinatra (1915-1998), " old blue eyes ", chanteur hyper doué, mégalomaniaque, qui a pulvérisé le billboard bien avant Elvis ou les Beatles.

     

    Dans Sinatra et la Mafia, Véronique Chalmet dresse un portrait extraordinaire, cruel et tendre de ce monstre de l'entertainment, n'oubliant jamais que le gamin, petit-fils de migrants siciliens, s'est sorti de son quartier de Hoboken, près de New-York, à la force du jarret. Un essai qui se lit comme un (très bon) polar.

     
    Pour saisir l'environnement du chanteur, il faut bien se dire qu'en 1915, naître dans une famille de Siciliens, fraîchement débarquée de Palerme, ce n'est pas le tremplin assuré pour une réussite sociale aux Etats-Unis. Mais il y a un tas d'anges qui vont se pencher sur le jeune Franck.
     
    Le premier, c'est sa mère : Dolly.
     
    Une mamma qui déplace des montagnes, s'engage auprès des candidats démocrates, leur fournit les votes de la communauté italienne.
     
     
    Elle fera profiter son unique fils de son entregent, lui trouvera ses premiers contrats.
     
    Et puis, quand elle ouvrira un bar avec son mari, la pègre locale, qui fournit l'alcool entre autres, lui proposera ses services.

     

    Sinatra et la mafia montre parfaitement comment l'enfant d'Hoboken, à un moment, coincé par un contrat doit faire appel à ses " connaissances ".

     

    Lui l'Italo-Américain est évidemment bien vu par le patron de l'Outfit de Chicago, Sam Giancana, ou par le capo Lucky Luciano, sans parler de Franck Costello, parrain de New-York.

     

    La solidarité transalpine certes, mais aussi  la nécessité d'avoir une branche " culturelle " à leurs nombreuses activités, Sinatra se produisant dans les innombrables clubs que la mafia possède, dans la Grosse Pomme, à Chicago, Los Angeles et bientôt Las Vegas avec les mythiques casinos Sands, Desert Inn.

     

    Du début des années 40 au milieu des années 60, l'auteur de Let it snow, Let it snow va ainsi naviguer avec la pègre, transportant parfois quelques valises bourrées de dollars et sera même interrogé par la commission fédérale sur les activités criminelles.

     

    A la fin de cette relation sulfureuse, Sinatra devra même faire attention à lui, raser les murs et surtout, savoir se taire.

     

    Suivre Sinatra pendant la moitié du XXe siècle, c'est aussi soulever le voile people de sa vie, ses frasques sexuelles plus qu'amoureuses.

     

    Quoique sa relation avec Ava Gardner tenait vraiment de la passion destructrice, tandis qu'avec Marilyn, il s'agissait plus d'une amitié sincère.

     

    Mais ce n'est pas le versant le plus intéressant de la vie de Sinatra. Le travail de Véronique Chalmet est formidable lorsqu'il retisse les liens entre JFK et Sinatra.

     

    Tous deux démocrates (le chanteur étant un défenseur acharné des droits civiques), tous deux belles gueules et fêtards, ils vont s'épauler, se passer des filles, de grosses sommes d'argent aussi et Sinatra allant jusqu'à organiser la cérémonie d'investiture de Kennedy en janvier 1961 !

     

    Ce dernier le remerciant même personnellement dans son discours.

     

    Mais avec JFK, il y a aussi Robert, nommé Attorney General et, lui, va sérieusement ruer dans les brancards de la mafia italo-américaine...

     

    C'est tout le paradoxe pimenté de cette histoire gigantesque.

     

    Livre passionnant, parfaitement écrit, riche en anecdotes, Sinatra et la mafia remet en selle un artiste immense, trop vite oublié à mon goût.

     

    Alors que l'on célèbre les 50 ans de l'assassinat de JFK à Dallas, il est bon de froisser un peu l'icône irlandaise et de se souvenir qu'elle devait, beaucoup, à son pote Frankie.

     

    Et pour juger de la classe de l'homme, ce show à Saint-Louis avec ses amis du Rat Pack,

    Dean Martin, Sammy Davis Jr, le 20 juin 1965.

     

     

     

     

     

     

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