• La tuerie de Louveciennes

     

     

     

     

     

      ALEXI, LA TUERIE DE LOUVECIENNES

     

    L'INTRIGUE - C'était le 27 février 1995...
    Au petit matin, le commissariat de Marly-le-Roi reçoit un appel téléphonique. Une voix affolée : « Venez vite ! On a assassiné toute ma famille ». Incrédules, les policiers se rendent sur place, une somptueuse villa située à l'orée de la forêt domaniale, chemin des Gressets, à Louveciennes. Sidérés, ils découvrent les corps de 6 personnes, toutes tuées par balles. Seuls survivants du massacre, une petite fille de 2 ans et demi, et Alexis P., âgé de 17 ans, qui vient justement de les prévenir. Les victimes sont ses parents, ses grands-parents et un couple d'amis de la famille...

     

    La tuerie de Louveciennes

     

    Dossier de Pascal Michel - Page 1/2

     

     

    Drame dans la nuit



    Le lundi 27 février 1995 vers 4 heures du matin, le commissariat de Marly-le-Roi reçoit un coup de fil d'Alexi Polevoï, 17 ans, qui leur raconte d'une voix affolée que toute sa famille vient d'être assassinée dans la maison de ses parents à Louveciennes dans les Yvelines.

    Se rendant immédiatement sur place, les policiers sont accueillis par le jeune Alexis qui semble se trouver dans un état second et passablement éméché.

    Ils découvrent les corps de trois couples tués par balles dans trois pièces différentes de la maison. Il s'agit de Eugène Polevoï et sa seconde épouse, locataires du pavillon, les parents de l'un d'eux et un couple d'amis. Seule Nathalie, la jeune sœur d'Alexi, âgée de deux ans et demi, a été épargnée et dissimulée sous une couverture pendant le massacre.

    L'enquête de voisinage montre que ce couple d'origine russe s'était installé à Louveciennes deux ans et demi auparavant et était connu comme étant sans histoires par les voisins. Les policiers découvrent également que M. Polevoï était collectionneur d'armes et saisissent plusieurs armes à feu, en vente libre, et des armes de collection.

    A cause de ces explications jugées confuses par les enquêteurs, Alexi Polevoï est entendu dès le lendemain dans les locaux de la brigade criminelle de la police judiciaire de Versailles.

    Les aveux



    Le jeune homme passe aux aveux dès le début de sa garde à vue. Il explique aux policiers que c'est parce que son père le traitait comme un chien, lui reprochait de ne pas avoir de bons résultats scolaires et l'empêchait de voir sa petite amie qu'il a décidé de le supprimer.

    N'ayant que très rarement l'occasion de se trouver seul avec lui il décide de mettre son plan à exécution ce dimanche 26 février 1995 à la suite d'une énième dispute avec son père; la dispute de trop.

    Vers 22 ou 23 heures, pendant que ses parents, ses grands-parents et des amis prennent une tisane dans le salon avant d'aller se coucher, il s'empare de trois armes dans le bureau de son père (un fusil d'assaut kalachnikov, une carabine 22 long rifle munie d'une lunette de visée et un pistolet de même calibre doté d'un imposant silencieux).

    Il sort de la maison et, à travers la porte-fenêtre, tire et touche une première fois son père. Il pénètre ensuite dans la villa et ouvre le feu une seconde fois sur son père qui n'a pas le temps d'atteindre son bureau où il tente d'aller se procurer une arme.

    Son père mortellement touché, il retourne dans le salon et abat froidement sa belle-mère et le couple d'amis. Il monte ensuite au premier étage et défonce la porte de la chambre où ses grands-parents se sont barricadés. Il tue son grand-père, puis descend, entraînant sa grand-mère dans le garage où il s'affaire autour de la voiture de sa belle-mère. De retour dans le salon, il abat sa grand-mère.

    La scène dure environ quinze minutes pendant lesquelles Alexi agit froidement sans dire un seul mot.

    Après ce sextuple assassinat, il subtilise 3000 francs dans la poche de pantalon de son père et, au volant de la voiture de sa belle-mère se rend à Paris. Sur place il rencontre une prostituée et boit plusieurs verres avant de rentrer.

    A son retour il brise la porte-fenêtre du salon pour tenter de faire croire à un crime crapuleux et donne l'alerte.

    Alexi raconte ensuite aux enquêteurs qu'il a mal supporté le remariage de son père mais qu'il adore sa demi-sœur. C'est pourquoi il l'a épargnée en prenant soin de la couvrir d'une couverture pendant toute la tuerie.

    Au terme de sa garde à vue il est placé en détention provisoire à la maison d'arrêt de Bois-d'Arcy.
     

    La piste de la mafia russe



    Le 25 novembre 1995, Alexi revient sur ses aveux et déclare qu'il a agi sous l'emprise d'un homme en noir, s'exprimant en russe « venu tout spécialement » lui ordonner ce massacre. D'après ses dires, l'intrus cherchait un dossier rouge qu'il a finalement trouvé. Ce dossier portait l'inscription " 30 millions de dollars".

    Il maintient sa version le 26 juillet 1996 lors de la reconstitution organisée sur les lieux du drame.

    Ces déclarations sont un peu plus prises au sérieux en décembre 1996, lorsque le corps de Dimitri, le frère d'Eugène et son héritier, est découvert près de sa maison de Vitebesk, en Biélorussie. Il avait pris la succession d'Eugène à la tête de ses sociétés et détenait des documents importants sur ses multiples activités.

    Cependant la chambre d'accusation de la cour d'appel de Versailles n'est toujours pas convaincue par ce récit qui est en totale contradiction avec les éléments de l'enquête.

    Le procès



    Le 4 mars 1998, le procès du jeune russe s'ouvre devant la cour d'assise des mineurs de Versailles. Compte tenu de son âge au moment des faits, ni le public ni les journalistes n'ont accès à la salle d'audience pendant la durée des débats.

    Au cours de l'audience deux thèses s'affrontent. D'un côté l'accusation se base sur les aveux initiaux d'Alexi et sur plusieurs éléments matériels à charge: ses empreintes, relevées sur les trois armes ; des traces de poudre sur ses doigts et un morceau de sa montre, endommagée en essayant d'enfoncer la porte de la chambre de ses grands-parents.

    La défense, quant à elle, s'appuie sur la version du complot organisé par la mafia russe à cause d'un conflit financier avec son père, Eugène. Cette thèse est accréditée par la mère d'Alexi, Raïssa, bibliothécaire à Moscou.

    Celle-ci évoque le parcours sulfureux de son ex-mari dans le monde des affaires en Russie. Elle raconte que l'industriel craignait pour sa sécurité et qu'il avait fait l'objet de plusieurs agressions à main armée à Moscou. C'est pourquoi il préférait séjourner en France.

    Malgré tout la juge reste néanmoins convaincue de la culpabilité du jeune homme et s'en tient à la première hypothèse.

    "Demi-condamnation"



    Au terme des dix jours de débat l'avocat général, Sylvie Lotteau, réclame de dix-huit à vingt ans de réclusion criminelle, la sanction maximale pour un mineur.

    Dans la nuit du 13 au 14 mars 1998, Alexi est condamné à huit ans de réclusion criminelle.

    Contre toute attente, la cour délivre un verdict "mitigé" comme si les jurés avaient eu un doute qui n'a toutefois pas entièrement profité à l'accusé.

    Par le jeu des réductions de peine, Alexi est libéré le 8 juillet 2000 après avoir passé un peu plus de cinq ans et demi derrière les barreaux.
     
     
     
     
    sources
     
     
     
     
     
     
     
     
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