• Le Meurtre De Maître Flauder

      

     

     

     

    Faites Entrer L'accusé  -  Le Meurtre De Maître Flauder  

     

     

    Synopsis : Une nuit de février 1980, le corps de Jean Flauder, notaire, est retrouvé sur le bas-côté d'une route de Meurthe-et-Moselle. Il a été tué de plusieurs balles. Malgré une analyse rigoureuse des dossiers «chauds» de maître Flauder, l'enquête n'aboutira pas. Neuf ans plus tard, Arnaud Thomas-Chevallier, notaire concurrent, confie avoir tué Jean Flauder.

      

    Arnaud Thomas-Chevallier est l'archétype du notable de province au-dessus de tout soupçon : notaire, fils d'un bâtonnier, neveu d'un professeur de droit et mari d'un procureur de la République. Il a été condamné lourdement, mais est-il vraiment coupable ?

      

    Aujourd'hui, il est libre et espère obtenir la révision de son procès. Arnaud Thomas-Chevallier revient sur l'affaire et expose les éléments qui, selon lui, l'innocentent ainsi que les zones d'ombre de ce dossier.

     

     

    Un notaire de Longwy jugé pour le meurtre d'un confrère, il y a quinze ans Nancy, correspondance Le notaire Arnaud Thomas-Chevallier répond à partir d'aujourd'hui devant la cour d'assises de la Meuse à Bar-le-Duc de l'assassinat de son confrère Me Jean Flauder, abattu en 1980.

     

    Le cadavre de maître Jean Flauder, notaire à Cons-la-Grandville, à quelques kilomètres de Longwy, fut découvert au bord d'une route , à la sortie de Muzeray, (Meuse), le 5 février 1980, vers 2 heures du matin. Il a été abattu de six balles de revolver dans la nuit du 4 au 5. L'enquête s'oriente vers le couple Clarenn, bénéficiaire du testament holographe d'une veille dame, déposé à l'étude de maître Flauder. Les héritiers de sang contestent cette donation et engagent une procédure dans laquelle maître Flauder devait témoigner. Le couple Clarenn fut inculpé et incarcéré avant de bénéficier d'un non-lieu en 1985.

     

    L'affaire rebondit après un concours de circonstances. En 1989, la PJ de Nancy est saisie d'une enquête sur les malversations financières dont est soupçonné maître Arnaud Thomas-Chevallier, dans le cadre de son étude notariale à Longwy. Le 7 décembre, le notaire est inculpé d'abus de confiance par un juge de Briey et placé sous mandat de dépôt. Avant de quitter le palais de justice Thomas-Chevallier demande à s'entretenir seul avec sa maîtresse, Françoise Canton.

      

    Il lui demande de se rendre le soir-même à son étude pour y récupérer un sac d'écolier contenant des dossiers compromettants et une arme. «Il ne faut pas qu'il la trouve», affirme le notaire. «Pourquoi, tu as tué quelqu'un?», s'inquiète Françoise Canton. «Oui, Flauder», répond le notaire. «Quand?», insiste la maîtresse. «En 1980, juste avant que ma tête n'éclate», répond le notaire en faisant allusion à la rupture d'anévrisme qu'il a subie le 8 février 1980. «Pourquoi?», demande encore l'amie. «Je n'en sais rien, je suis fou.»

     

    Le soir même, Françoise Canton fait contacter l'épouse du notaire, Nadine Thomas-Chevalier, procureur de la République à Bourges. Celle-ci alerte à son tour le procureur de la République de Briey. Le 9 décembre, une perquisition à l'étude permet de découvrir le sac contenant des testaments en blanc et un revolver 22 long rifle à six coups. L'arme retrouvée à l'étude de Thomas-Chevallier est expertisée: c'est l'arme du crime.

     

    Le dossier est rouvert. Interrogé à plusieurs reprises, l'ancien notaire de Longwy (destitué en octobre 1990 pour «cause de maladie») nie les faits qui lui sont reprochés. «Je n'avais aucune raison d'en vouloir à maître Flauder.» Quant à l'arme retrouvée à son étude, elle lui aurait été volée en 1980.

     

    Quelles raisons auraient pu avoir Thomas-Chevallier de se débarrasser de son confrère? Les magistrats de la chambre d'accusation de Nancy émettent deux hypothèses. La première concerne le testament holographe de la vieille dame en faveur des époux Clarenn. L'associé de Thomas-Chevallier, maître Person, représentait les héritiers de sang. De son côté Thomas-Chevallier avait encaissé sur son compte personnel (et non pas sur le compte de l'étude) une indemnité de 1,2 MF versés par une compagnie d'assurance à la suite du sinistre d'un immeuble appartenant à cette succession.

     

    La deuxième hypothèse concerne le projet d'association de maître Flauder avec un autre confrère pour augmenter l'activité de son étude. Or, elle était en concurrence directe avec l'étude de maître Thomas-Chevallier et de maître Person, dont les affaires subissaient les effets de la crise de la sidérurgie. «L'élimination d'un confrère affairiste ne pouvait qu'être profitable à Thomas-Chevallier», estiment les magistrats . La preuve, «les résultats de l'étude Person-Thomas-Chevallier ont augmenté en 1980 et 1981, après la mort de Flauder».

     

    Une semaine de procès ne seront pas de trop pour tenter d'élucider ce meurtre vieux de quinze ans. Après cinq ans de détention préventive, Arnaud Thomas-Chevallier, quant à lui, n'a jamais changé son système de défense: il nie tout en bloc.

     

    Roger TRINCA

     

    sources

    http://www.liberation.fr/france/0101135732-un-notaire-de-longwy-juge-pour-le-meurtre-d-un-confrere-il-y-a-quinze-ans

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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